Inspiré par la Différence

L’ORIGINALITÉ DE POSSÉDER UNE PIÈCE UNIQUE

A une époque où le « prêt-à-emporter » contente le plus grand nombre, l’exécution de meubles sur mesure s’adresse à une minorité exigeante . Quel avantage ou quelle satisfaction peut-elle espérer retirer d’une telle démarche ?

L’originalité du résultat et la participation à l’élaboration d’un projet représentent un attrait pour tous ceux et toutes celles, qui aiment entreprendre, posséder une pièce unique, voire signée.

ARTEMOS DANS LA PRESSE

L’antidesign

Inclassables, les pièces d’Alain Vaucher célèbrent la créativité, l’amour et la culture d’un métier : l’ébénisterie.

par Paule Potterat (Magazine Femina)

Le créateur ne se prend pas pour un artiste, et surtout pas pour un designer. Plutôt pour un poète. Alain Vaucher est artisan et fier de l’être. Se dit un peu hérétique aussi. Aime céder au plaisir de la forme pour la mettre, ensuite, à l’épreuve d’un savoir-faire patiemment maîtrisé. Une sorte de pragmatisme très personnel. Ses pièces sont étonnantes, hors références, uniques. Impressionnantes parfois.

Comme cette commode « …E la nave va ». Dont il dit avec un sourire :
« Je suis sûrement le seul à avoir fait un truc comme ça. » Une certaine fierté aussi, car le « truc » est un véritable défi technique. Tout en courbes et en arêtes parfaites, avec un dessus complètement arrondi à la manière d’une table de violoncelle, des tiroirs qui coulissent avec un bruit de soie, de douces cachettes à bijoux en tissu et une allure, il faut le reconnaître, assez fellinienne. Sans oublier le parfum du bois de cèdre (intérieur) et l’habit en loupe de thuya.

Diplômé de l’Ecole des métiers, maître ébéniste, expert en menuiserie pour les Monuments historiques (il a notamment travaillé à la restauration des grands vantaux du portail peint de la cathédrale de Lausanne), Alain Vaucher est passé par tous les arcanes du métier : sculpture sur bois, marqueterie, copie de meubles de style, boiseries à l’ancienne, agencements, restauration et meubles de commande. La création – il a des pleins tiroirs de croquis -– c’est son jardin secret, son plaisir volé, son espace de poésie. Il y joue avec les états du bois, les effets de matière, les challenges technique, les métissages culturels.
Avec des paravents sculptures qui cisèlent la lumière par des jeux de transparence et font danser l’espace, ou ce petit bureau né des amours improbables d’un totem océanien et du baroque vénitien.

En ouvrant son atelier au public*, où il présentera une dizaine de ses pièces, Alain Vaucher n’a d’autre ambition que de témoigner de la richesse, de la diversité, en un mot de la culture d’un artisanat. A contre-courant ? Peut-être, et ce n’est pas le moindre de ses mérites.